mercredi 5 décembre 2012

Un van à deux balles

Plusieurs semaines avant mon départ pour la Nouvelle-Zélande, je parcourais les Internets pour me rassurer (mon moi d'alors) au sujet des différentes épreuves qui allaient m'attendre. Par exemple, l'achat d'un van. Il faut savoir que je n'y connais absolument rien en mécanique, et que je suis toujours très méfiant dès lors qu'il s'agit de lâcher une certaine somme d'argent. Fort de toutes les informations glanées sur ce formidable réseau, j'étais prêt à éviter toutes les embûches. C'était sans compter sur mon sens de la raison, qui prend parfois des vacances spontanées, souvent au plus mauvais moment (dédicace à Saint Brieuc).

Au sortir de mes deux excellentes semaines dans le Northland, je suis bien décidé à acquérir un véhicule. Je me suis bien débrouillé sans jusque-là, mais j'ai aussi la confirmation que si je veux vraiment goûter aux joies de la liberté telles que je me l'imaginais, il faudra passer par la case van. Le principal facteur de l'équation consiste au fait que je veux à tout prix éviter de devoir encore passer plusieurs jours sur Auckland. Du coup, je suis en parfaite condition pour sauter sur la 1ère offre potable venue (donc là, mon sens de la raison est déjà en train de préparer ses bagages).

Et c'est exactement ce qui s'est passé. Je tombe sur une annonce en ligne qui paraît pas trop mal, je prends contact et de fil en aiguille je me retrouve à être le 1er à pouvoir voir la bête convoitée, sans bouger de l'endroit où je suis. C'EST UN SIGNE, que je me dis. Un signe que tu n'apprends pas de tes erreurs (ou alors lentement), oui. Un bref essai, l'excitation de la liberté là, toute proche, et je conclue le deal, cher, sans vraiment de négociation (bah oui je voulais être sûr de l'avoir), pour un van aux défauts criants (ceux que j'avais pris soin de noter dans ma checklist pré-achat depuis mon bureau de Bordeaux). A peine quelques heures après mon acquisition, un vague relent de remord s'insinue en moi. C'est ma raison, cette connasse, qui revient à la maison après avoir bien profité de son petit break.

Je ne m'étendrai pas sur les détails concernant la suite de cette affaire. Sachez juste que j'ai dû vieillir de quelques années en l'espace de 5 jours, j'ai appris quelques notions de mécanique et d'entretien général d'un véhicule, je me suis découvert le don d'inventer de jolies histoires, et qu'un miracle (à l'approche de Noël ?) semble s'être finalement produit. Je me déteste, mais je suis désormais sur les routes néo-zélandaises.


Rédigé en écoutant Origin of Symetry - Muse

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