lundi 21 janvier 2013

Disappointing West Coast


J'attendais la côte ouest de l'île du sud avec une impatience toute relative. Quelques lieux à voir, mais rien d'absolument emblématique à en croire les guides touristiques. Néanmoins, j'ai appris que ce pays pouvait réserver de belles surprises, même aux endroits et aux moments où l'on ne s'y attend pas. Malheureusement, pas cette fois.



J'arrive à Westport en fin d'après-midi. En regardant derrière moi, j'aperçois de gros nuages tentant de franchir les montagnes que j'ai quittées quelques heures plus tôt. Il semblerait que la parenthèse estivale va prendre fin. Je ne reste que quelques minutes en ville, l'intérêt des lieux étant proche de zéro. Je fais un détour par le Cape Foulwin, où l'on peut observer des phoques. Le vent s'est levé, les mouettes restent couchées sur le parking. J'ai toutefois l'occasion de rencontrer à nouveau un weka, encore une fois bien peu peureux. La colonie de phoques est bien là, et je peux apercevoir des bébés tout mignons. Mais c'est quand même un peu loin. Je ne m'attarde pas, j'ai un camping à trouver pour la nuit.
Non loin du Cape Foulwin, derniers rayons de soleil avant dix jour de grisaille

Imperturbable weka
Le lendemain, l'étape phare sera le village la bourgade le lieu-dit de Punakaiki, "célèbre" grâce aux Pancake Rocks, une de ces curiosités géologiques dont regorge la Nouvelle-Zélande. Je dois avouer que oui, c'est quand même assez impressionnant, et je reste un bon moment, m'imprégnant de l'ambiance et me perdant dans mes pensées à la vue des vagues se fracassant contre les falaises. Je vous laisse regarder les photos (je dois avoir une vidéo aussi, mais ça sera pour mon retour en France) pour comprendre la spécificité des lieux. C'est apparemment bien plus impressionnant à marée haute, quand les vagues s'engouffrent dans les galeries de roches avec fracas, malheureusement je n'étais pas dans le bon timing et je ne me sentais pas prêt à attendre 6 heures pour voir le spectacle.

Les pancake rocks




Je plaçais quelques espoirs en Greymouth, LA ville de cette côte ouest (10 000 habitants !). Il doit bien y avoir quelque-chose à faire par ici. Et bien, pas vraiment... Pas vraiment de charme, la ville n'est pas morte, mais rien ne donne vraiment envie d'y rester. Je passe deux nuits (je devais faire faire un rapide check à mon van) dans une auberge, tenue par une kiwi. Elle cherche des voyageurs en work for accomodation évidemment, et même si c'est le moment où j'entame mes recherches de wwoofing et helpX, je ne songe à aucun moment à rester ici, et j'en suis presque désolé pour elle. Cette étape sera aussi l'occasion de rencontrer Antonio, un espagnol de Barcelone qui fait un joli tour du monde. Je le recroiserai dans la zone des glaciers quelques jours plus tard.
Un mur retraçant l'histoire locale et nationale à travers les Unes du Greymouth Evening Star

J'apprends qu'un des ponts de la route menant au sud a tout simplement été emporté par les flots lors de la tempête du 2 janvier. Vu d'Europe, ça peut prêter à sourire, il suffit de prendre un autre chemin. Sauf qu'ici, il n'y a qu'une seule route qui mène de la côte ouest au sud de l'île. La route coupée, c'est un détour de plusieurs centaines de kilomètres qu'il faut alors faire (je rappelle que l'île du sud est recouverte pour bonne partie par une chaîne de montagne). Ce n'est pas un problème pour moi, je compte m'arrêter quelques jours près des glaciers, mais il s'agit d'un véritable problème pour le tourisme et l'activité économique, et j'apprends que des ouvriers travaillent 24h/24 pour réparer le pont et rétablir la liaison.

Toujours plus vers le sud, je passe par la jolie ville d'Hokitika, proclamée capitale de la célèbre green stone, ou pounamu. Il y a des boutiques partout. La ville en elle même est très mignon, assez charmante et je m'y attarde, flanant dans les rues malgré le temps maussade. J'aurai pu y rester une nuit ou deux, mais je dois rallier Fox Glacier le lendemain, y ayant trouvé une auberge où je pourrai passer une semaine en work for accomodation. Au passage, j'apprends que le pont au sud a été réparé (la vitesse à laquelle ça a été fait m'impressionne).

Je m'arrête le soir à Franz Josef Glacier (les deux fameux glaciers se trouvent à une vingtaine de kilomètre l'un de l'autre). J'y passerai une nuit agitée dans mon van, secoué par les bourrasques de vent, illuminé par les éclairs et "bercé" par les trombes d'eau s'abattant sur mon véhicule. Le jour suivant, je tente une petite expédition dans la vallée du glacier. Le temps est grisonnant, les nuages bas et le principal track donnant accès à une vue proche du glacier est fermé à cause de la tempête de la veille (ou du 2 janvier, j'ai du mal à suivre). Je ne tarde pas et rallie rapidement Fox Glacier et son unique auberge de jeunesse.
J'y serai cleaner pour une semaine, à savoir nettoyer chambres et pièces de vie commune 3 heures par jour, en échange du logement. Un boulot pas très intéressant, mais clairement pas difficile et prise de tête, et surtout ça me permet de rester quelques temps dans un endroit "sociabilisant", ce qui me manquait un peu depuis plus d'une semaine.

Amusé, j'apprends que la tempête de la veille a créé des glissements de terrain sur la route menant au sud (la même que celle du pont) ET aussi sur la route menant à l'est. Les deux sont donc bloquées pour un ou deux jours, et les gens en transit dans la région n'ont pas vraiment d'option, à part rester là. Je ne me sens toujours pas concerné mais j'avoue que la situation n'est pas sans intérêt. Cela fait presque "du bien" de se retrouver dans une situation où la nature est la plus forte et où l'humain doit s'adapter en attendant le retour à la normale. Je pense, sourire en coin, à nos chers petits français qui gueulent dès que les autoroutes sont fermées lors de grosses chutes de neige, prennent quand même leur véhicule et se retrouvent bloqués au milieu de nulle part, et gueulent encore plus parce que voyez-vous c'est inadmissible Mère Nature.

Côté activités locales, entre visionnage de mes séries, de DVD et bouquinage pour cause de pluie, je profite d'un jour "ensoleillé" pour faire un tour à Fox Glacier. Je préfère la vallée à celle de Franz Josef, mais ça n'est pas non plus à tomber à la renverse. Je comprends finalement assez vite que la popularité des lieux est due au fait qu'on puisse marcher sur le glacier, le survoler en hélicoptère et/ou s'y poser au sommet, et non à la beauté des lieux en elle même. Mais je ne suis pas prêt à mettre $200 pour ça, je les garde pour des endroits que j'attends avec beaucoup plus d'impatience. Et puis on a des glaciers bien plus grands en Europe :D
Le Fox Glacier, un peu mal en point





Je me rends compte à la relecture que je dresse un portrait assez dur de cette partie de la Nouvelle-Zélande. J'ai quand même passé de bons moments ici, mais le facteur météo a probablement joué dans ma perception des lieux, sans compter qu'il s'agissait vraiment d'une "étape de transit" pour moi, avant d'arriver enfin dans la partie de l'île du sud qui m'intéresse. Et ça tombe bien, c'est là que je me dirige désormais, et je ne vais pas être déçu !

1 commentaire:

  1. Tiens donc, un autre déçu de la West Coast ! Finalement, ce n'est pas une région sympa, et je comprend bien pourquoi la plupart des gens nous disent qu'il n'y a pas vraiment de choses intéressantes, et qu'on est mieux à la traverser en un ou deux jours, mais pas s'y attarder. Juste Pancake Rocks/Glaciers.

    RépondreSupprimer